Aux origines du Centre culturel : Marilyne, Jacky, Victor et tous les autres

« Villeparisis […] comme Beaubourg. » Ambitieux rapprochement, mentionné dans une brochure sur l’activité culturelle de la ville de 1968 à 1985. Engagé par le maire, un couple - les Blanquaert -, met en place des activités, théâtrales (lui), d’art contemporain (elle) : une galerie accueillera plus de 500 artistes, dont Victor Vasarely et Yvaral. Alice Blanquaert connaît bien Victor qui, hasard, vit à Annet depuis 1961. Leur complicité s’étend à la ville. Symbole du lien Villeparisis-Vasarely : le « V » monumental.

Barbara, Nuits du Jazz et Colisée

Marilyne et Jacky sont comédiens amateurs dans la troupe créée par Gérard Blanquaert. Marilyne travaille à l’accueil du centre trois jours par semaine et restera… 37 ans dans la maison, aux relations avec le public et ouvreuse au Colisée (le cinéma Art & Essai fermé au début des années 80). De sa propre initiative, elle fait des fiches sur les spectacles, notant dates, recettes, etc. : Serge Reggiani, Alain Souchon, Claude Nougaro, Maxime Le Forestier, Barbara et tant d’autres chantent à Villeparisis. Des Nuits du jazz annuelles (le Conservatoire a sa formation : Jazz en Parisis) programment le Golden Gate Quartet et Virginia Vee.

Parmi les spectateurs, Victor. Jacky, régisseur, doit « s’assurer du bon déroulement des manifestations ». Avec le 30 m3 fourni par la Ville, il va chercher les œuvres pour les expos, suit la fabrication des cimaises par les ateliers municipaux, est également projectionniste au Colisée. Avec Alice ou Gérard, il va plusieurs fois à l’atelier de Victor ou chez Yvaral, à Paris. Il déjeune avec Guy Bedos et Sophie Daumier aux Marronniers, bistro villeparisien disparu depuis. Un été, la troupe fait une tournée, joue dans des festivals, rafle un 2e prix…

Mouvements !

Les enfants des écoles voient 4 à 6 expos par an ; Michèle, graphiste reconvertie dans les métiers du livre : « Ça vous marque à vie » ; Bernard, lui aussi de l’aventure, secrétaire général du Centre par intérim, se souvient : « conseils éclairés » donnés aux Blanquaert par Vasarely, « allure froide mais très aimable. On allait souvent le solliciter ». Effervescence, dynamique. « Peintures en mouvement, période en mouvement » dit Michèle. Vasarely et les artistes de l’art cinétique et de l’Op Art n’ont-ils pas travaillé à « transcrire les effets de la lumière, du mouvement » ?