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B comme Balzac, Berny et .... banc

Honoré de Balzac (1799-1850) séjourne régulièrement chez ses parents, installés à Villeparisis de 1819 à 1827. Son œuvre prolifique (90 romans) est parsemée des traces de ce passage. À Villeparisis, restent une plaque et un nom.

Depuis 1999, année du bicentenaire de la naissance de Balzac, une plaque commémorative marque l’emplacement de la maison de ses parents, rue Jean-Jaurès, près du parc qui porte le nom du romancier. C’est à Villeparisis qu’il rencontre son premier grand amour, Laure de Berny (1777-1836), de 22 ans son aînée. Filleule de Louis XVI et de Marie-Antoinette, mère de neuf enfants, Madame de Berny est pour Balzac « une mère, une famille, un ami, un conseil; elle a fait l’écrivain, elle a consolé le jeune homme, elle a créé le goût* ». Les deux familles se fréquentent et les amants échangent leur premier baiser sur un banc en pierre du jardin des Berny, en 1822* . Lorsque la maison des Berny est démolie, comme celle des Balzac, dans les années 1960, le banc, sauvé, est transporté au château de Saché, en Touraine, autre lieu balzacien, aujourd’hui musée. Balzac y effectue une dizaine de séjours de 1825 à 1848, pour écrire: « Je travaille nuit et jour. Je suis venu me réfugier ici au fond d’un château, comme dans un monastère* »

Villeparisis dans la Comédie humaine

Laure de Berny est le modèle du personnage de Madame de Mortsauf pour Le Lys dans la vallée (1835). Avant cela, le jeune romancier lui a dédié Louis Lambert (1832): Et nunc et semper dilectae dicatum (« Dédié à la femme chérie, maintenant et toujours »). Les souvenirs des séjours de Balzac à Villeparisis transparaissent au travers de noms de personnages ou de lieux. Ainsi, une famille Cabirolle, dans L’héritière de Birague: les Cabirol étaient des voisins des Balzac. Dans Wann-Chlore (œuvre de jeunesse publiée sous pseudonyme), l’héroïne, Eugénie d’Arneuse, porte le nom d’une rivière qui coule entre Villeparisis et Mitry-Mory: l’Arneuse, aussi appelée Reneuse, qui se jette dans la Beuvronne, elle-même afflue de la Marne. Le colonel Chabert, héros du roman éponyme, passe la nuit à Villeparisis à son retour de captivité à la fin des guerres napoléoniennes, en 1815, année où les Berny achètent leur maison de Villeparisis : quand réalité rime avec fiction… Deux autres villes de Seine-et-Marne sont le cadre de Pierrette (1840) : Provins et Ursule Mirouët (1841): Nemours.

Infos pratiques

Sources : correspondance de Balzac ; Villeparisis et son histoire (Ville de Villeparisis, 1994)