C’est comme terrassé par la force et la puissance de la Cinquième Symphonie (1807) que le public autrichien a célébré cette œuvre du vivant de Beethoven. Ce fameux motif si caractéristique qui ouvre le premier mouvement, motif à partir duquel le compositeur nourrit l’ensemble de la partition, a été l’objet de nombreuses interprétations : il est pour les uns le signe du destin (celui de la surdité dont souffrait le musicien) et pour les autres le symbole de l’héroïsme (celui de l’homme qui avait réussi à continuer à composer malgré sa surdité). L’énergie propulsée par cette musique est en effet, aujourd’hui encore, exceptionnelle et hors du commun.

Comme un écho très lointain à Beethoven, voire une résonance, la plus intime Symphonie de chambre (1916) de Franz Schreker explore des couleurs orchestrales miroitantes, proches du mouvement impressionnisme. C’est Jörgen van Rijen (trombone solo de l’orchestre du Conzertgebouw d’Amsterdam) qui défendra la partie soliste de l’étonnant concerto du compositeur américain basé à Paris Bryce Dessner (né en 1976), également bien connu pour être le guitariste du groupe de rock « The National ». Sa musique pulsée et divertissante est à mi-chemin entre la pop américaine et la grande musique orchestrale.