Les chaussures sont enfilées, en bout de piste Elsa est prête à démarrer son deuxième essai après avoir sauté 2m23. Elle s’élance, prend son impulsion puis son envol et retombe 2m88 plus loin dans la fosse de sable. Le résultat est là ! Elsa Roué est championne de France U20 dans sa catégorie en para-athlétisme. La surprise prend alors le dessus sur la joie : « J’étais étonnée (rires), parce qu’on découvre le règlement le jour J », nous dit Elsa. Née dans une famille d’athlètes, elle a commencé l’athlétisme à l’âge de deux ans. « J’ai démarré avec les valides, puis j’ai découvert la fédération de handisport ». Avant de se lancer dans le saut en longueur, la jeune fille de 19 ans courait le 60m et le 100m. C’est sa sœur qui lui a émis l’idée de débuter une autre discipline : « Elle m’a dit que le record était atteignable en France (2m50), et que j’étais capable de le faire ». Licenciée au club de Saint-Denis, comme sa sœur, elle débute les compétitions en cadette (15-16 ans). Désormais championne de France, elle vise les championnats du monde dans deux ans. Actuellement en prépa d’architecte, Elsa réussit à jongler entre les études et les trois entrainements par semaine, en ajoutant à cela le modern jazz. Atteinte de dystonie d’athétose, une maladie neurologique qui impacte le système nerveux ainsi que ses gestes, la danse lui permet de travailler la motricité et l’équilibre. « La danse c’est un peu dur, mais ça m’aide sur le placement et l’alignement de mon axe pour le saut en longueur », confie Elsa. Villeparisienne depuis sa naissance, Elsa est très investie dans sa ville. Lors de sa scolarité au collège Gerard Philippe, accompagnée de deux camarades, elle a proposé la création d'une salle de confiance. Ouverte à tous, cette salle permet un moment d’échange et d’écoute entre les élèves : « Cette salle, c’est pour ceux qui ont des problèmes au quotidien ». Six ans après, le projet existe encore et continue d’évoluer avec les professeurs. Très sensible à la question des inégalités, Elsa participera à la semaine du handisport à Villeparisis du lundi 7 au vendredi 11 avril, durant laquelle elle interviendra auprès des collégiens pour leur parler de son expérience et les sensibiliser à l’importance de l’inclusion grâce au sport. « Pour moi, c’est important de leur montrer que tout le monde peut faire du sport, peu importe qui tu es » insiste Elsa. Nous remercions Elsa pour son implication au sein de la ville et la félicitons pour sa performance, en espérant dans quelques années pouvoir la suivre aux Jeux paralympiques !