Roger Malaval a toujours été un véritable artiste. Dès ses 15 ans, il achète une marionnette avec laquelle il fait du théâtre pour ses copains tous les jeudis à Levallois-Perret. Quelques mois plus tard, la Seconde Guerre mondiale éclate. Son père mobilisé, il devient, à l’âge de 16 ans, responsable de sa famille. Il distribue alors des courriers et effectue 20km de vélo par jour. À côté, il écrit sur la guerre durant quatre ans. Passionné de musique, il continue de jouer de l’accordéon malgré le danger : 

J’ai fait des bals cachés, j’aurais pu être fusillé. Quand les Allemands arrivaient, je leur jouais Lily Marlène (une chanson que les Allemands chantaient dans les tranchées), raconte Roger.

Quelques années après la Guerre, Roger travaille en tant que plongeur à l’ambassade du Champagne, rue de la Paix, mais ça ne dure pas longtemps : 

La cuisinière était fatiguée. Elle m’a dit : Roger, si je t’apprends les recettes, tu pourrai les refaire ? Le samedi et le dimanche je me suis ainsi mis à faire la cuisine pour tout le monde.

Trois ans plus tard, Roger devient conducteur de car de la ligne P45. « Je faisais la première ligne entre Paris et Sens puis Villeparisis jusqu’à Stalingrad. Je parcourais plus de 300km par jour ». Dans le même temps, il s’installe à Villeparisis. En 1974, Roger devient chef de garage à Claye‑Souilly. Il finit sa carrière en transportant des personnes en situation de handicap.

À la retraite depuis 1984, Roger s’occupe en devenant bénévole au sein de différentes associations Villeparisiennes. « J’étais dans l’UNRPA, les Citadines, les Marsouins et à la Maison pour Tous (MPT), j’ai fait partie du jumelage avec Wathlingen ». Encore une fois, ce qui le réunit dans ces associations, c’est la musique. « Je jouais de l’accordéon et de l’harmonica. Pour le 14 juillet, j’avais joué La Marseillaise ». En plus de la musique, il s’occupe du loto à la MPT et fait du playback lors d’évènements.

Après près de 65 ans à Villeparisis, Roger déménage en EHPAD à Tremblay et continue de mettre l’ambiance : « J’ai joué avec mon harmonica pour Noël et on m’appelle toujours pour jouer de la musique lors des anniversaires. » Aujourd’hui âgé de 101 ans, Roger nous dévoile le secret de sa longévité : 

 J’ai fait trois AVC et je suis toujours là. Mon secret, c’est la musique, le théâtre et la patience !