La guerre est menée jusqu’au bout : le 27 août, deux résistants sont fusillés dans le bois de Morfondé. Une croix et une plaque s’élèvent à l’emplacement de leur exécution. Chaque année, une cérémonie commémorative rend hommage à Roger Contensin, 20 ans et Émile Volpati, 19 ans « jeunes patriotes de la résistance FFI [Forces françaises de l’intérieur] d’Aulnay-sous-Bois, en mission pour la libération de leur pays ». Des tirs d’artillerie préparent l’entrée des libérateurs dans la ville. Deux habitantes sont grièvement blessées : Madame Guisco est la mère de Spartaco Guisco, fusillé par les Allemands au Mont-Valérien le 17 avril 1942 pour son engagement dans la Résistance ; Madame Bastien succombe à ses blessures. Des habitants, Robert et Aline Buffet, se souviennent : « En fin d’après-midi, nous recevons la visite d’un patriote qui nous annonce que les hostilités sont terminées […] Nous sommes invités à voir le défilé des combattants et de leurs véhicules de combat, rue Eugène Varlin. L’avenue, voie triomphale, est bordée d’une foule énorme qui acclame, pousse des cris de joie et remercie les vainqueurs souriants, des jeunes filles les embrassent, ils distribuent généreusement des tablettes de chocolat, cigarettes américaines et chewing gum aux gamins qui se bousculent pour ramasser les friandises. C’est la liesse. » Il y eut ensuite « la période des bals, fêtes, vins d’honneur qui souvent se déroulaient à l’école Anatole France. »

Le Comité de Libération de Villeparisis

Joseph Coursolle, Norman Vingoe et Yves Botrel se sont engagés dans les combats. Le premier s’installe à Villeparisis en 1924. Blessé pendant la Première Guerre mondiale, il crée un réseau clandestin après la défaite de 1940. Arrêté, il est libéré en raison de son état de santé après 18 mois de détention. Il contribue à la constitution du Comité de Libération de Villeparisis. Élu 1er adjoint en 1945, il se consacre à sa mission d’élu jusqu’à sa mort en 1951. Villeparisien d’adoption, Norman Vingoe, né en Australie, arrive à Villeparisis avec sa famille à la fin des années 1920. Il va à l’école Anatole France, obtient son certificat d’études en 1934. La famille part ensuite pour l’Angleterre. Norman débarque à Juno Beach le 6 juin. Décoré de la Légion d’Honneur en 2015, il revient à Villeparisis en 2016 et 2018, revoir l’école de son enfance. Enfin, une « attestation » en date du 9 juillet 1946, signée du maire Paulin Torras, « ancien commandant des forces de libération nationale », certifie l’engagement d’Yves Botrel dans les FFI, du 1er janvier 1944 au 14 décembre 1945. Des soldats allemands prisonniers sont affectés aux travaux de restauration de la commune jusqu’en mai 45. L’usage des tickets de rationnement se prolonge quelques années. Pour la population, le signe le plus sensible de la fin des hostilités est le retour des Villeparisiens prisonniers de guerre, en mai 45.

William Musumeci, Conseiller municipal délégué à la Santé, à la Prévention, au Handicap et au Devoir de mémoire

Le devoir de mémoire est un héritage précieux que nous devons transmettre aux générations futures pour qu’elles construisent un monde plus bienveillant et plus juste.