A 31 ans, cette seine-et-marnaise est la première intervenante sociale au commissariat de Villeparisis, et seulement la 9e en Seine-et-Marne. Dans son bureau au premier étage, Sophie a aménagé un coin cosy, accueillant : près des baies vitrées quelques chaises en velours bleu canard sur lesquels elle a disposé des coussins jaunes, une table basse en rotin, des bonbonnières pleines à craquer et un paquet de mouchoirs, pour les souvenirs douloureux. Un espace en rupture avec la décoration du reste du bâtiment, et pourtant qui permet un travail en complémentarité avec les forces de l’ordre.

« J’interviens dans des situations qui ne relèvent pas des missions de la police, explique Sophie, ma mission c’est d’accueillir toute personne, qu’elle ait l’intention de porter plainte ou non, de lui accorder un temps d’écoute, qui peut être aussi long que nécessaire, puis identifier la situation, évaluer ses besoins, et l’orienter vers les dispositifs adaptés ».

Prendre le temps est au cœur de ce métier. S’il faut passer une journée entière avec une personne pour l’accompagner dans sa démarche, elle peut se le permettre. Elle ne presse pas la personne, l’écoute. « Une victime de violences conjugales a souvent vécu cela sur une longue période, donc son récit est saccadé, les informations sont mélangées et ce n’est jamais simple de pouvoir poser des mots ». Sa mission est d’identifier les faits répréhensibles, de remettre l’histoire dans l’ordre, mettre le doigt sur les éléments factuels pour que le récit soit articulé et plus compréhensible des forces de l’ordre et préparer les victimes aux éventuelles questions qui peuvent leur être posées. « J’utilise de nombreux outils, comme des grilles d’évaluation du danger, pour prévenir les féminicides et j’oriente les personnes vers les outils et dispositifs qui peuvent les aider, selon leur situation ».

Pour cela, Sophie collabore étroitement avec ses voisins policiers, mais également avec les acteurs sociaux du territoire : le CCAS, la Maison départementale des solidarités, la PMI, les établissements scolaires, et AVIMEJ, l’association qui l’emploie et qui co-finance son poste, avec la Ville de Villeparisis et la préfecture de Seine-et-Marne.

« L’intervenant social, c’est le généraliste du social : on accueille, on pose un diagnostic et on oriente vers les dispositifs adaptés pour chaque situation ».