Parisien de naissance, Roger Trosset arrive à Villeparisis à l’âge de 3 ans, en 1924. Souvent malade avant cela, les médecins avaient suggéré à ses parents de quitter Paris « Ce qu’il faut à votre fils, c’est l’air de la campagne ». Quand son père, un menuisier savoyard, achète le terrain, la rue n’est pas habitable, ce n’est que 6 ans plus tard qu’ils s’installent définitivement. « Il n’y avait rien, même pas un chemin ! Papa a creusé un puit profond de 5 mètres pour avoir de l’eau, mais on était heureux ! »

Il grandit dans cette campagne marécageuse, que les Parisiens appelaient « Villepatauge, car dès qu’on sortait du train il fallait troquer ses chaussures de ville pour des grosses bottes ».

« J’étais connu pour remettre les entreprises sur les rails, le meilleur comptable de Villeparisis ! »

Roger voit Villeparisis grandir, et au fil du temps de plus en plus de personnes s’installent. Lors de la seconde guerre mondiale, les nazis réquisitionnent la banque où travaille Roger, qui tente de s’enfuir. Les soldats allemands le rattrapent et décident de l’envoyer dans un camp de concentration. Roger provoque sa chance, se rebelle, fait du boucan et grâce aux quelques mots d’allemand qu’il connait, un officier haut gradé de l’armée allemande qui passe par là le repêche. « Ils avaient besoin de jeunes hommes qui parlaient allemand pour travailler à l’usine ». 8 mois plus tard, il s’enfuit à nouveau. Cette fois-ci, il réussit à rejoindre sa famille en Savoie. Il y rencontre Ida, une belle italienne, qu’il épouse en 1940. Quelques années plus tard, ils adoptent Pascal Yves, leur seul enfant. « Elle était l’amour de ma vie, et je lui resterai fidèle jusqu’à la fin ».