À l’origine, le site est une «zone marécageuse, ce qui exclut qu’on ait pu l’occuper avant le milieu du Moyen Âge». L’étymologie du nom réfère peut-être à ce cadre humide et à une maladie du cheval «comparable à la morve», favorisée par une atmosphère considérée comme «insalubre». Les terres du domaine, situé à deux kilomètres du centre-ville, en lisière de forêt, sont ensuite occupées et exploitées, sans que l’on sache par qui. C’est au XVIIIe siècle seulement qu’un acte de vente identifie un propriétaire et décrit une «très grande maison au milieu de 28 hectares». La gazette historique rapporte ensuite qu’au début du XXe siècle «un châtelain nommé Hamon se faisait porter des brioches par les écoliers de Villeparisis». On reste dans le domaine gourmand avec le propriétaire suivant, un «négociant en rhum et liqueurs à Saint-Denis».

Les temps modernes

En 1937, c’est l’Armée du Salut qui achète Morfondé, qu’elle transforme en maison de retraite puis en «centre d’apprentissage horticole pour jeunes garçons en difficulté». Sous l’Occupation, le château est réquisitionné par les Allemands qui y installent une Kommandantur: l’Armée du Salut est alors reléguée à la ferme, l’un des 19 bâtiments du domaine. Après la guerre et jusque dans les années 1960, le château connaît une période active sous la houlette des responsables de l’époque : plus d’une centaine de jeunes en internat, une formation professionnelle encadrée par des éducateurs, la reconnaissance du ministère de l’Agriculture en tant que centre de formation, etc. Le témoignage d’un ancien élève évoque le film Les Choristes pour certains aspects (une chambre cachot au 3e étage) mais aussi, plus riant, l’étang devant le château transformé… en piscine. Dernier détail, prémonitoire, cet ancien pensionnaire se souvient du sport, entre autres «le football et une équipe qui faisait trembler les autres centres du Département. Je me rappelle de cette victoire éclatante contre celle de Melun, par… 23 à 1!». Les Bleus de Villeparisis…

Le renouveau

Le centre ferme ses portes en 2013 et reprend vie quatre ans plus tard quand la Ligue de football de Paris Île-de-France, 1ère ligue de l’Hexagone par le nombre de licenciés (plus de 250 000), l’achète et entreprend de grands travaux de rénovation : le vieux domaine renaît alors sous forme de campus, moderne, fonctionnel, qualifié par la ligue «d’outil exceptionnel». La vie de château au service du ballon rond!